ENTRETIEN : VÉRONIQUE LAINÉ PRÉSIDENTE DÉLÉGUÉE LMF

Publié le 20/11/2020

Réélue sur la liste du Président Eric Borghini, Véronique Lainé a été nommée au poste de Présidente déléguée de la Ligue. Une première en Méditerranée !

Quelles ont été les principales étapes de votre carrière dans le milieu du football ?

En tant que dirigeante, j’ai pris ma première licence en 2002 au club de Gravelines dans le Nord. Mon père y était trésorier et membre du comité directeur. Mon frère jouait, ma mère s’occupait de la buvette et de la friterie, et je l’aidais dans sa mission tout en suivant les matches. Je suis ensuite naturellement entrée au comité directeur.

Vous avez également occupé des fonctions à la Ligue du Nord Pas-de-Calais et au District Maritime Nord ?

Tout à fait. De 2012 à 2014, j’ai été présidente de la Commission Régionale de Féminisation de la Ligue, tout en faisant partie du comité directeur du District, en 2013 et 2014, sous la direction de Bruno Brongniart, devenu Président de la Ligue des Hauts de France.

Que retenez-vous de ces années nordistes ?

Je retiens surtout la confiance qui m’a été accordée par des personnalités telles Fernand Duchaussoy, ancien Président de la Ligue et de la FFF, et Laurence Demailly, Cadre d’Animation Technique Régionale Féminin (CATRF) qui est venue me chercher pour intégrer la Commission. Je n’oublie pas les Conseillers Techniques et les membres de la Ligue et du District. Je ne peux toutes et tous les citer mais ils ont été nombreuses et nombreux à m’accompagner au cours de ces années. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à eux et aux licenciés de mon club qui m’ont donné la passion, permis de la garder intacte en m’encourageant en permanence.

Puis, ce fut le grand saut vers le Sud…

Oui en raison d’une mutation professionnelle, dans le cadre de l’Assurance maladie, mais aussi pour me rapprocher de ma famille résidente à La Tour d’Aigues dans le Vaucluse. Je suis ainsi arrivée à la CPAM de Marseille en janvier 2015. J’ai naturellement rejoint la Commission Régionale de Féminisation de la Ligue Méditerranée alors présidée par Alain Porcu, en août 2015. Eric Borghini m’a ensuite intégrée dans sa liste pour l’élection de 2016.

Vous ne vouliez pas couper avec le football…

Non car j’ai beaucoup donné pour le football mais le football m’a surtout beaucoup apporté. J’avais envie de poursuivre l’aventure et de transmettre mon expérience, tout en continuant à vivre ma passion. 

Avez-vous été surprise lors de votre arrivée en Méditerranée ?

Le football reste le football même si chaque Ligue a ses spécificités. Je n’étais pas du tout connue ici en n’ayant pas de parcours en club méditerranéen. Mais mon intégration s’est très bien passée, aussi bien au comité directeur de l’US Touraine qu’à la Ligue. J’ai également réussi à composer la CR Féminisation avec des personnes que je ne connaissais pas mais avec des profils que je recherchais. Bonne surprise : l’adaptation a été rapide !

Comment avez-vous accueilli les résultats des dernières élections avec 94,6% d’approbation pour la liste « Continuons ensemble pour le football méditerranéen » ?

Je suis très fière de faire partie de cette liste. On a fait une très belle campagne en étant à l’écoute des clubs. Nous avons été, partout, très bien accueillis ainsi que dans les Districts, même si la plupart des opérations se sont déroulées en distanciel. On a senti qu’il y avait une envie de poursuivre l’œuvre entreprise. Cela dit, je ne m’attendais pas à ce taux de réussite, supérieur à celui de 2016 (77%). Ce résultat montre que le travail a été bien perçu. Les clubs nous font donc pleinement confiance pour ce nouveau mandat et c’est réjouissant et motivant.

Vous allez endosser un nouveau rôle, celui de Présidente déléguée…

J’en suis très honorée et je remercie très sincèrement Eric Borghini pour la confiance qu’il m’accorde. Je pense qu’on se complète assez bien tous les deux, nous sommes complémentaires. Cette nomination est une reconnaissance du travail effectué et de mes missions « terrain » qui ont caractérisé les précédentes années. Le fait de devenir Présidente déléguée est aussi une reconnaissance de la place de la femme dans les instances. Cette nomination va dans le sens du « Club des 100 femmes dirigeantes » initié par la FFF sous la houlette de Brigitte Henriques.

Quel est l’état actuel du Football Féminin en Méditerranée ?

On a bien progressé en quatre ans. Les chiffres le prouvent. Beaucoup de clubs se lancent mais il va falloir intégrer la crise sanitaire que l’on traverse. Il faudra continuer à aider les clubs, au sens large, à accueillir de nouveaux publics, dont le public féminin. Il faut davantage de transversalité. Le foot féminin n’est pas à part mais doit être pleinement intégré dans un projet global de club. Concernant l’épidémie, on espère toutes et tous reprendre le plus rapidement possible mais nous sommes liés aux décisions gouvernementales et à la Fédération. On travaille, en tout cas, pour envisager tous les scénarios de reprise.

Un mot sur le programme de ces quatre prochaines années ?

Il y a cinq points essentiels. Une organisation territoriale au service de l’accompagnement et de la structuration des clubs ; le développement de la pratique du football pour tous ; la défense de la responsabilité éducative, sociale et sociétale du football ; la volonté de devenir une Ligue référente en matière d’arbitrage et la création d’un Campus régional au service de la performance du football méditerranéen. Un projet d’avenir très structurant et un programme très motivant au service des clubs et des licencié(e)s.

(Photo O. Medan de Une : Laura Georges, Secrétaire Générale de la FFF, Lina Haddaoui, 10000ème licenciée LMF, Eric Borghini, Président de la LMF, Véronique Lainé et Michèle Chevalier, Présidente de la Commission Fédérale de Féminisation, lors du Séminaire Femmes de Foot organisé au siège de la Ligue en février 2020).

Brigitte Henriques (Vice-Présidente déléguée de la FFF) 

« Véronique a la posture de dirigeante et la capacité d’accéder à des postes à responsabilités. C’est une femme passionnée, engagée, proche du terrain et des clubs. Elle entre tout à fait dans le cadre de la politique de proximité que l’on promeut et dont on a besoin dans le football amateur. Elle sait déléguer et s’appuyer sur ses collaboratrices et collaborateurs. Je la connais bien pour l’avoir notamment côtoyée au sein de la première promotion du Club des 100 femmes dirigeantes. Je ne suis pas étonnée de la voir accéder au poste de Présidente déléguée de la Ligue Méditerranée. Elle s’inscrira dans la lignée de ses devancières comme Michèle Chevalier en Aquitaine et Patricia Beaurenaud, vice-Présidente de la Ligue Bourgogne Franche-Comté. »

Par Hervé Galand

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