FEMMES DE FOOT (4) : AURORE MARIN

Publié le 24/12/2017

Dans le cadre du prochain France-Italie Féminines (samedi 20 janvier à Marseille), la parole est donnée à des Femmes de Foot licenciées de tous horizons. Quatrième volet avec Aurore Marin.

Elle est au Gap Foot 05 ce que le ballon est à son sport, indispensable. Côté terrain, éducatrice et responsable de la catégorie U10-U11, coach adjointe des U17 DHR masculins et capitaine des Féminines Seniors, Aurore Marin est également, versant coulisses, responsable de la com’ du club quand elle n’officie pas au sein du District des Alpes en tant que membre des Commissions de Féminisation et Technique.

Depuis quand œuvrez-vous dans le milieu du foot et tout particulièrement du foot féminin ?
Je joue au foot depuis l’âge de mes 9 ans et j’ai intégré une équipe féminine à mes 16 ans. Je suis devenue éducatrice voilà 4 ans et je fais également en sorte que nous organisions des portes ouvertes pour les filles 2 fois par saison. Cette année, nous avons pour objectif de monter pour la 1ère fois un tournoi 100% féminin de la catégorie U13 à Seniors.

Qu’est-ce qui vous incite à une telle débauche d’énergie au quotidien ?
Nous sommes dans un District où il y a très peu de féminines avec seulement 2 équipes en U13 dont une dans notre club, puis un championnat seniors qui, cette année, se tient à 8 équipes. Ces journées portes ouvertes nous permettent d’étoffer nos effectifs. Cette année, grâce à l’investissement d’un éducateur, Frédéric Francou, qui avait déjà créé l’équipe U13 féminines, nous avons inscrit une équipe en U17 DH Ligue (Groupement Féminin des Alpes), née d’une entente entre Gap Foot 05, Laragne sport et FC Sisteron. Une vraie première chez nous ! 

A travers votre expérience, quel regard avez-vous sur la place de la femme dans le foot ?
A l’époque où j’ai commencé le foot, nous n’étions que deux filles dans la catégorie jusqu’à nos 15 ans. Ça n’a pas été tous les jours facile de faire sa place dans une équipe de garçons. Elles sont beaucoup mieux acceptées aujourd’hui. 
En tant qu’éducatrice, c’est de plus en plus courant de voir une femme au bord du terrain. Mais lors des formations comme les CFF ou BMF, il y a encore très peu de femmes qui sont présentes.

Comment jugez-vous son évolution ? Y’a-t-il encore des freins, des barrières ?
Il y a une vraie évolution de la femme dans le foot ! Mais même si les médias y accordent de plus en plus d’importance, qu’on voit de plus en plus de femmes à des postes importants, malheureusement des barrières et des freins demeurent. Je l’ai personnellement vécu il y a deux ans lors d’une certification avec des propos machistes. J’étais la seule femme au milieu d’une vingtaine d’hommes, ça n’a pas été facile mais il a fallu faire avec et montrer encore plus mes compétences. En permanence, on doit toujours montrer plus pour qu’on soit jugée à notre juste valeur. 
Lors d’un rassemblement organisé par la Ligue la saison dernière, nous nous étions retrouvées plusieurs femmes actrices dans le monde du foot et nous avions pu échanger entre nous ainsi qu’avec Véronique Lainé, la Présidente de la Commission Régionale de Féminisation de la Ligue. Nous nous sommes rendues compte qu’au final, nous nous étions toutes heurtées au même genre de freins mais que chacune avait réussi, par motivation personnelle, à aller au-delà et apporter sa pierre à l’édifice. 

Serez-vous présente à l’Orange Vélodrome pour le France Italie du 20 janvier prochain ?
Bien sûr que j’y serai ! Au sein de nos effectifs, toutes sont emballées par cet évènement. Pour certaines, ce sera la 1ère fois qu’elles verront un match des Bleues et pour d’autres, leur 1er match de féminines tout court. En ce qui nous concerne, nous viendrons avec nos 3 équipes (U13 féminines, le GFA et les Seniors féminines). L’équipe de France joue très rarement dans le coin. Ça sera un très bel événement, dans un stade mythique de notre région ! J’espère que les clubs joueront le jeu et viendront.

Par Olivier Medan

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