SENSIBILISATION / PRÉVENTION DE LA RADICALISATION

Publié le 06/02/2019

Après une première réunion tenue au CREPS PACA en août dernier, l’acte 2, portant sur la sensibilisation à la prévention de la radicalisation dans le Sport, s’est déroulé au siège de la Ligue à Aix-en-Provence.

Ce rendez-vous faisait suite aux contacts établis entre le Préfet de Police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, et le Président de la LMF, Eric Borghini, particulièrement sensibles à ce sujet d’actualité dans le sport en général (photo).

La réunion, tenue en présence d’Hervé Liberman, Président du CROS, de membres du Comité de Direction de la Ligue dont Pierre Guibert et Michel Gau, Présidents des Districts du Var et de Provence, de représentants de clubs et de candidats au BEF, a permis de préciser les indices de radicalisation repérables au sein des associations sportives, et de présenter l’arsenal de prévention, d’observation, et de suivi.

« Nous représentons plus de 116 000 licenciés sur notre territoire et nous avons forcément un rôle à jouer dans le maintien de la laïcité dans les lieux publics, la détection et le signalement des personnes violentes, explique Eric Borghini. A cet effet, nous avons désigné un référent régional, en la personne de Mourath Ndaw, et j’ai écrit aux Préfets de la Région pour connaître les officiers référents afin d’être mis en relation. Par ailleurs, nous allons mettre prochainement en place un module de formation sur le sujet dans nos sessions IR2F proposées aux éducateurs et arbitres. Je réaffirme mon engagement, en qualité de Président de la Ligue et de membre du Comité Exécutif de la FFF, à participer à l’effort de lutte contre la radicalisation violente. »

Trois principales menaces

Du côté du Comité Régional Olympique et Sportif, Hervé Liberman a insisté sur les nécessités d’actions communes pour être efficaces. « Comme tout citoyen, il faut penser à nos enfants qui, un jour, pourraient être victimes d’un acte délibéré. Nous sommes aux côtés de la Ligue dans cette lutte. »

Le Préfet Olivier de Mazières et le Commandant de Police, accompagnateur, ont présenté les trois principales menaces pesant sur notre pays. « La première a trait aux actions para-militaires les plus meurtrières (attentats du Bataclan, Stade de France), sans doute moins probables aujourd’hui. La deuxième concerne les velléitaires, des individus tentés de rejoindre les organisations terroristes à l’étranger mais qui n’ont pu s’y rendre. Ils sont ainsi incités à accomplir un Jihad intérieur (attentats du Thalis, de Trèbes). La troisième menace est celle du fou solitaire (attentat de Marseille), mu par une maladie mentale, la pire d’entre elles et pour laquelle nous sommes démunis. Il y a également de nouvelles menaces liées au retour des combattants de Daesh. N’oublions pas que le terrorisme est toujours d’actualité même si certaines organisations ont été partiellement éradiquées ou amoindries. »

Attention aux signaux d’alerte

La radicalisation a ainsi plusieurs visages et les indicateurs d’alerte sont importants. D’où le rôle de prévention, de sensibilisation, et d’attention en présence de ruptures de comportement. Ces signaux peuvent se traduire par un changement d’attitude ou d’apparence physique et vestimentaire ; des discours identitaires, contestataires ou complotistes ; une rupture avec l’environnement, la famille ; un changement brutal d’habitudes ; un rejet de libertés et des autres ; une incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence… Autant d’indices repérables par les éducateurs amenés à signaler ces nouveaux comportements, sous le couvert de l’anonymat.

« Pour récupérer les signalements, il faut au préalable des capteurs et ce sont notamment les personnes évoluant dans les clubs, ajoute le Préfet. En tant que responsables sportifs, vous êtes invités à faire preuve de vigilance pour capter les signaux d’alerte. N’oublions pas que tous les terroristes récents ont pratiqué un sport. Depuis 2012, il n’y a pas une exception ! Le football est ainsi touché par la radicalisation, singulièrement dans la pratique du futsal. Mais il y a aussi d’autres disciplines à surveiller comme le basket féminin et les sports de combat, où l’on retrouve des potentiels radicalisés. » 

Une fois recueillie, l’information doit remonter aux organismes compétents (Groupe d’Evaluation Départementale, services de renseignements, de police et de gendarmerie…) puis être exploitée (évaluation de la dangerosité, fichage, surveillance…). Un travail de fond utile même si 90% des signalements n’engendrent pas de traitement judiciaire.

Numéro vert pour les signalements et le traitement de la radicalisation :

0800 005 696 / Internet http://www.stop-djihadisme.gouv.fr/

Par Hervé Galand

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