PLAN D’ACTION VIOLENCES / PROTECTION DES ARBITRES

Publié le 26/06/2025

La FFF lance un plan d’action d’ampleur inédite pour prévenir et lutter contre les incivilités et les violences sur les terrains et en dehors. Il vise en particulier à mieux protéger les arbitres.

Le Comité exécutif de la FFF, présidé par Philippe Diallo, a adopté un plan d’action agissant sur l’ensemble des acteurs du football (joueurs, éducateurs, dirigeants, parents, arbitres…) pour lutter rapidement et avec détermination contre toutes les formes d’incivilités et de violences qui touchent encore trop fréquemment le football amateur.

Ce plan, dont la mise en œuvre se fera progressivement, vise à garantir la bonne tenue du million de rencontres organisées chaque saison par la FFF, et à protéger en particulier le corps arbitral. Au-delà des actions éducatives, préventives et de sensibilisation qui gardent par ailleurs toute leur place dans les actions de la FFF, il comprend un arsenal de mesures complémentaires de nature dissuasive mais aussi un volet répressif sans précédent. 

Pour gagner ce combat, la FFF s’appuiera sur ses instances (LFA, Ligues, Districts) et sur les pouvoirs publics, à travers une convention avec le ministère de l’Intérieur, associant les services de renseignement, les préfets, la police, la gendarmerie, en cours d’élaboration. 

Ce plan de lutte contre les incivilités et les violences s’articule autour de trois axes prioritaires :

  • Un dispositif de prévention multi-parcours pour une sensibilisation la plus large possible, notamment auprès des parents.
  • La protection renforcée des acteurs du jeu et particulièrement des arbitres.
  • Un barème de sanctions sans précédent et hautement dissuasif.

Décliné sur un plan national, ce plan a vocation à couvrir l’ensemble des situations, en actionnant de multiples leviers : évolutions des lois du jeu, sensibilisation et responsabilisation de l’ensemble des acteurs, sécurisation de l’organisation des rencontres (utilisation de caméras), barème de sanctions entièrement revu, poursuites judiciaires…

Connaître précisément pour agir efficacement

Une radiographie précise des actes d’incivilité et de violence au niveau national et par territoire est un préalable indispensable à la réussite de ce plan d’action, ceci afin de piloter les mesures à prendre au plus près de la réalité. Un rapport statistique sera publié chaque trimestre en s’appuyant sur le croisement des données des outils déjà existants. 

Prévenir, sensibiliser et accompagner

L’adaptation des parcours de formation aux enjeux actuels de lutte contre la violence, et la sensibilisation à grande échelle de l’ensemble des acteurs constituent un axe majeur du plan qui doit contribuer à changer les comportements de chacun.

Les mesures principales 

  • Sensibilisation des parents à travers la mise en place, dans chaque club, d’une charte des parents-accompagnateurs.
  • Création d’un statut officiel de « référent » de match, via un diplôme/certification avec progressivité de niveaux, pour valoriser un véritable parcours de carrière, sur le modèle des parcours d’arbitres.
  • Mise en place d’un partenariat avec l’Éducation Nationale pour renforcer l’initiation à l’arbitrage sur le temps scolaire (élaboration d’un programme spécifiquement dédié à l’arbitrage dès le cycle 3, dispensé par les professeurs d’EPS sur le temps scolaire, en permettant aux élèves de mieux comprendre les règles, de les faire respecter, d’assimiler l’impérieux respect de l’arbitre et de s’engager activement dans des fonctions valorisantes et responsabilisantes). 

Les autres mesures 

  • Création de modules spécifiques de formation « Réagir en cas de conflit », pour les éducateurs et les dirigeants.
  • Accroissement de la place de l’arbitrage dans le Programme Educatif Fédéral (PEF) et dans les formations du football français. 
  • Conventions avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice, caméras portatives, caméras bord terrain, temps morts, exclusions temporaires, dépôts de plaintes, radiations à vie…
  • L’arsenal dissuasif et répressif de la FFF face aux incivilités et aux violences.

Protéger les acteurs du jeu et en particulier les arbitres 

Les mesures principales 

  • Equiper les arbitres de district de caméras portatives, lors des rencontres qualifiées « à risques » (fort enjeu sportif, rivalité forte entre les équipes), dans le respect du droit (CNIL). Déjà testé dans une demi-douzaine de districts, ce dispositif, à vocation dissuasive et répressive (les acteurs du jeu sont vus et entendus), sera étendu dès la saison prochaine à une trentaine d’autres.
  • Installer des caméras automatiques en bord de terrain lors des rencontres jugées « sensibles », toujours dans le cadre légal autorisé (CNIL).
  • Instaurer des « temps morts » à l’initiative de l’arbitre pour calmer les tensions en cours de match. Ces temps de pause (d’une durée déterminée par l’arbitre), au cours desquels chaque équipe se regroupera dans sa surface, doivent permettre de responsabiliser les capitaines et les entraîneurs. 
  • Uniformiser et généraliser à tous les districts le dispositif d’exclusion temporaire (carton blanc), actuellement utilisé dans environ 50 % des districts, selon des modalités parfois diffèrentes. Ces exclusions temporaires permettent de sanctionner disciplinairement les comportements « déviants » (hors actions de jeu). 
  • Se constituer partie civile au titre de la FFF lors de tout dépôt de plainte d’un arbitre victime de violence physique.

 Les autres mesures 

  • Consolider les nouvelles responsabilités des capitaines, identifiés comme les seuls joueurs autorisés à s’adresser à l’arbitre.
  • Développer et généraliser la formation continue des arbitres à la gestion de conflit.

Pour les arbitres officiant dans le monde professionnel

Une convention nationale liant le ministère de l’Intérieur et la FFF est en cours de finalisation. Ce protocole national qui vise à assurer la protection des arbitres menacés dans l’exercice de leur fonction, mais également dans leur vie personnelle et professionnelle, comportera cinq volets majeurs :

  • Des formations visant à un usage n’exposant pas aux risques des réseaux sociaux.
  • La surveillance par les services de police et gendarmerie des éléments de menace présents sur les réseaux sociaux.
  • L’inclusion des arbitres menacés et de leur famille dans le logiciel de traitement des appels d’urgence de la police nationale, PEGASE 2, et son équivalent de la Gendarmerie Nationale. Ce dispositif permet un traitement prioritaire et renseigné des appels pour une intervention des forces de police adaptée et urgente.
  • L’organisation de dispositifs de surveillance des domiciles et lieux d’exercice professionnel des arbitres menacés en lien avec une analyse spécifique des périodes de risques.
  • L’installation si nécessaire de boutons spécifiques d’appel.

Sanctionner à la hauteur des actes commis 

Pour responsabiliser chacun, les sanctions individuelles pourront être doublées de sanctions collectives touchant l’équipe entière, voire le club. En un mot, tolérance « 0 » ! 

Les principales mesures 

  • Durcir les sanctions de référence dans le barème disciplinaire de la FFF notamment les violences commises sur les arbitres : généraliser les suspensions fermes et les radiations en cas de violences graves avec ITT. 
  • Sanctionner tous les licenciés coupables d’actes de violence physique graves sur un arbitre (avec ITT) en procédant à leur radiation « à vie ».
  • Systématiser le dépôt de plainte de la FFF, des Ligues et des Districts en cas de faits de violences d’une particulière gravité. 
  • Impulser une nouvelle coopération avec les pouvoirs publics : signature d’une convention nationale avec le ministère de l’Intérieur ; initiation d’un travail collaboratif avec le ministère de la Justice afin de développer la signature de conventions départementales entre les districts et les parquets pour accélérer la saisine des procureurs en cas de violence. 
  • Créer un « permis à points comportemental d’encadrer une équipe de foot » pour les éducateurs et encadrants.
  • Systématiser les sanctions collectives en cas de menace ou de violence contre un arbitre (retrait de points ; mise hors compétition de l’équipe ; radiation).

Les autres mesures 

  • Créer un processus de revalidation de la licence (« programme retour au terrain ») après une suspension lourde.
  • Procéder, en lien avec les préfets, la police ou la gendarmerie, à des interdictions administratives de stades dans le cadre de conventions départementales mise en œuvre avec le ministère de l’Intérieur.

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