FEMMES DE FOOT (5) : MARTINE BENSO

Publié le 31/12/2017

Dans le cadre du prochain France-Italie Féminines (samedi 20 janvier à Marseille), la parole est donnée à des Femmes de Foot licenciées de tous horizons. Cinquième volet avec Martine Benso, trésorière et dirigeante du FC Mison.

Quasiment un quart de siècle qu’elle s’occupe de son club. Et plus de quinze ans qu’elle s’affaire comme membre à part entière du Comité Directeur du District des Alpes où elle officie également à la Commission de Féminisation. Preuve d’un amour et d’une dévotion totale. Entretien.

Depuis quand évoluez-vous dans le milieu du foot ?

Depuis l’âge de 14 ans, où j’ai commencé comme joueuse à la JSSJ (Jeunesse Sportive de Saint Julien) à Marseille. Mon amour pour ce sport date de ma plus tendre enfance où mon père nous amenait très souvent, ma sœur et moi, à l’Orange Vélodrome.

Comment œuvrez-vous au quotidien pour développer la pratique chez les féminines ?

En organisant des tournois de foot ou de futsal, des journées 100% filles. J’essaie également de faire en sorte qu’on puisse proposer des déplacements pour voir des matches D1 Féminine. Aider les clubs à créer des groupements de jeunes filles fait aussi partie de mes missions. Par exemple, à Mison, on a opté pour la licence gratuite dans l’espoir d’attirer des joueuses. Nous évoluons dans bassin rural où il est très difficile d’attirer et fidéliser des licenciées. D’où la nécessité de faire des ententes…

A travers votre expérience, quel regard portez-vous sur la place de la femme dans le foot ?

Il est très difficile d’intégrer des femmes dans les clubs mais la tendance est plutôt encourageante car je vois de plus en plus de présidentes, secrétaires, trésorières, d’arbitres et autres éducatrices… Il ne faut surtout pas baisser les bras !

Comment jugez-vous son évolution ?

Elle évolue de manière conséquente grâce aux performances des équipes de D1, des matches de foot féminin télévisés, notamment en Ligue des Champions avec des équipes françaises bien représentées. Il faut arriver à montrer que le foot n’est pas que pour les garçons mais il y a encore beaucoup de familles avec des préjugés qui préfèrent voir leur fille faire de la danse ! L’image des femmes reste le plus grand obstacle au développement de la pratique féminine. Tant que les barrières ne seront pas levées, le foot féminin ne pourra pas exploser. Le film Joue-la comme Beckham (sortie en 2002) retranscrit bien tout cela.

Quels sont vos objectifs, à terme, dans ce domaine ?

Il faut créer un vivier de jeunes filles pour aider le football féminin à sortir de ce cercle vicieux. Avec l’aide du « Foot à l’école » et de l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire), on a de bonnes chances d’aboutir. L’aide des CDFA (Conseiller Départemental du Football Animation) est précieuse dans ce domaine.

Aujourd’hui, dans les Alpes, nous avons 2 écoles de football féminin qui ont été labélisées, signe que les clubs s’engagent à valoriser le foot des jeunes filles. Par ailleurs, la création d’un groupement de 3 clubs en championnat U17 Ligue a permis à ces catégories de filles de jouer entre elles avant d’intégrer les équipes séniors.

Un dernier mot sur le France Italie du 20 janvier prochain à l’Orange Vélodrome : y serez-vous présente ?

Evidemment que je serai présente ! C’est une très bonne chose pour le foot féminin et le territoire méditerranéen. Nous avons ainsi prévu de nous y rendre avec l’équipe féminine et les dirigeantes de mon club. Avec le District et grâce aux tarifs privilégiés de la Ligue, nous invitons toutes les filles qui participent au CPS Féminin en plus des U17, les dirigeantes et éducatrices des clubs. J’espère que ce sera un grand succès populaire ! Succès qui permettra à de nombreuses filles de franchir le pas et de tenter l’aventure, surtout à dix-huit mois de la Coupe du Monde !

Par Olivier Medan

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