FEMMES DE FOOT (6) : CLAIRE CHAMBON
Publié le 07/01/2018
Dans le cadre du prochain France-Italie Féminines (samedi 20 janvier à Marseille), la parole est donnée à des Femmes de Foot licenciées de tous horizons. Sixième volet avec Claire Chambon.
Elle veille sur le développement du football féminin la semaine et garde des buts le week-end. Entre un stage CFF1 pour lequel elle intervient en tant que formatrice et son départ pour la Loire dans le cadre d’un 32ème de finale de la Coupe de France féminine, la CDFA* du District du Grand Vaucluse a accepté d’évoquer sa passion.
Quand êtes-vous tombée dans la marmite foot ?
Toute petite. J’avais un papa qui était à l’époque président d’un petit club dans le nord Vaucluse et logiquement, j’ai tout de suite baigné dans le football. Paradoxalement, j’ai commencé à jouer assez tard, pas avant dix ans, notamment en raison de la petite réticence de ma maman, due aux préjugés classiques de l’époque. Mais de fait, j’ai toujours eu un ballon dans les pieds. Comme beaucoup, j’ai commencé avec les garçons jusqu’à mes 14 ans. Âge auquel je suis parti à Orange pour évoluer avec les féminines. Et par la suite à Monteux, à 17 ans.
Du foot depuis toute jeune donc, au point d’en faire un métier !
Exactement ! Cela part d’un coup de fil de l’US Thoroise, il y a quelques années, qui souhaitait développer la pratique féminine. Le projet m’a plu, j’ai donc signé dans ce club dans le cadre d’un contrat aidé, ce qui m’a également permis de passer mes diplômes jusqu’au BE (Brevet d’Etat) et d’être embauchée comme agent de développement.
Vous êtes aujourd’hui CDFA* au sein du District du Grand Vaucluse. En quelques mots, en quoi consiste cette fonction ?
C’est au quotidien la gestion du football d’animation, qui concerne les catégories U6 à U13, et celle du développement du football féminin avec par exemple, comme c’est le cas en ce moment, la formation des éducateurs. Sans oublier les pratiques diversifiées comme le Futsal ou bien encore les Sections Sportives, le domaine éducatif et social restant des vecteurs primordiaux chez les jeunes.
Votre activité vous permet d’avoir une vision privilégiée sur l’évolution de la pratique féminine. Quel regard portez-vous justement sur cette mutation ?
L’évolution est indéniablement positive, aucun doute là-dessus. Pour autant, je trouve que nous ne sommes pas encore assez représentées, notamment dans les fonctions à responsabilités, que ce soit au sein des instances ou sur les terrains. Il y a encore du chemin à parcourir. Après, les changements de mentalités sont avérés. Joueuses ou coaches, la présence des femmes dans le foot ne pose plus aucun problème.
Quelles sont vos ambitions professionnelles à terme ?
Aujourd’hui, je suis complètement épanouie dans mon travail. Je ne me vois pas œuvrer dans un autre domaine. Ma priorité est de faire avancer les choses au niveau départemental, dans mon district. Ensuite, pourquoi ne pas envisager de franchir un échelon supplémentaire, par exemple au niveau de la Ligue. Mais quoi qu’il en soit, pour le moment, il y en a encore énormément de chemin à faire ici et ça me tient à cœur de faire bouger les choses chez moi.
France-Italie approche à grands pas, sentez-vous l’engouement qui gravite autour de ce rendez-vous ?
Dans le milieu féminin, c’est un évènement à part entière ! Indéniablement. Nous avons énormément de demandes sur les conditions d’organisation, de déplacement et à titre personnel, j’ai été très sollicitée pour les demandes de places. Il existe une réelle volonté de voir ce match et de participer à cette fête, car cela reste avant tout une fête pour le foot méditerranéen. Et puis le choix de la date – un samedi soir – et du stade – enceinte mythique – donne d’autant plus de valeur à cette rencontre. Côté masculin, on sent aussi que ça commence à en parler. Les clubs se mobilisent, il y aura du monde. Le foot méditerranéen et le foot féminin seront les deux grands gagnants. Il faut montrer que nous sommes capables d’organiser des évènements internationaux, à la hauteur de notre réputation.
Un dernier mot sur votre actualité avec la Coupe de France féminine. Votre club du FCF Monteux dispute ce dimanche un 32ème de finale à Montrond (Loire) !
Comme tout le monde, nous voulions tirer un gros à la maison donc nous étions un peu déçues du tirage. Maintenant, face au Petit Poucet de notre groupe, nous avons nos chances et je dis cela avec beaucoup d’humilité.
Accéder aux 16èmes de finale serait-il historique pour Monteux ?
Non car il y a 18 ans de cela, je m’en souviens car j’y étais, nous avions atteint ces 16èmes en battant Montpellier qui était la locomotive du foot féminin de l’époque, bien avant l’éclosion de l’OL et du PSG notamment. Mais pour être honnête, et même si c’est une belle aventure, ce n’est pas notre objectif ! Nous sommes actuellement le leader en championnat (DH) et la véritable aspiration du club reste l’accession à la D2.
(* Conseillère Départementale Football Animation)
Rendez-vous à Marseille le 20 janvier 2018 :