FEMMES À L’HONNEUR (NUMÉRO 2) / SANDRINE BRÉTIGNY

Publié le 15/03/2023

Dans le prolongement de la Journée Internationale des droits des femmes du 8 mars dernier, nous vous proposons des interviews de femmes en trois thèmes : « Maman Foot », « Génération Au fil du temps » et « Famille de Foot ».

SANDRINE BRÉTIGNY « MAMAN FOOT »

En tant que sportive de haut niveau, pensez-vous que la maternité est un sujet « tabou » dans le football ? Est-ce qu’être maman c’est discriminant ?

La maternité dans le football féminin, n’est pas tabou partout. On a l’exemple des joueuses américaines qui peuvent combiner leur vie de Maman et de sportive de haut niveau. Quant au foot féminin français, effectivement, c’est un peu plus tabou. Même si on a pu voir, avec Amel Majri aujourd’hui Maman mais aussi sur les terrains et en compétition, que c’est possible. Je pense qu’avec cet exemple, les joueuses ne devront plus choisir entre leur vie de Maman et leur carrière sportive comme beaucoup ont pu le faire à mon époque. Ça peut être discriminant d’être Maman par rapport au Papa qui n’a pas besoin de mettre sa carrière en pause. 

Avoir un enfant peut rimer avec performances ?

Avoir un enfant peut rimer avec performances, mais il y a plein de paramètres à prendre en compte au niveau du sommeil, de la récupération. Il faut trouver une organisation la plus carré possible pour ne laisser ni son enfant ni sa pratique sportive de côté. 

Il faut faire plus d’efforts que lorsqu’on n’a pas d’enfants, au niveau de la diététique, du sommeil et revoir les priorités pour pouvoir être à la fois performante sur le terrain et en dehors avec son enfant.

Quels sont les problèmes que vous rencontrez pour pouvoir pratiquer/continuer votre sport et être Maman ?

Les problèmes que je rencontre pour continuer à pratiquer le football sont essentiellement le mode de garde de mon fils lorsqu’il y a entraînement le soir à 19h30 mais également le dimanche jour de match, et encore plus de difficultés lorsque les matchs sont à l’extérieur. 

Vous avez été Maman tard dans votre carrière. Avec la nouvelle règlementation de l’UEFA et le guide du Ministère des Sports « Sport de haut niveau et maternité », c’est possible ! Auriez-vous fait un choix de carrière différent ?

Je pense que je n’aurais rien changé à ma carrière, la situation, dans laquelle j’étais, n’était pas forcément dans le bon tempo pour avoir un enfant. Effectivement, je l’ai eu tard et je crois que ce n’était tout simplement pas le moment avant. Même si, dans l’idéal, j’aurais aimé l’avoir plus jeune pour pouvoir en profiter plus longtemps.

Quels sont les points positifs, les bénéfices de la parentalité sur les performances (ou tout simplement le fait de faire du sport) ?

Ton enfant te donne de l’énergie, de la fierté, c’est un régal de le savoir dans la tribune en regardant sa « mama » jouer. Memphis a changé ma vie, m’apporte un amour inconditionnel, ce qui me donne la force chaque jour d’essayer de lui montrer le meilleur exemple, mais également d’être fier de moi. J’espère, au plus profond de moi, qu’il sera un grand joueur de football !

Carrière : Equipe de France : 22 sélections (9 buts) / Clubs : FC Lyon (2000-2004), O. Lyonnais (2004-2012), Francfort (2012-2013), Juvisy (2013-2015), Marseille (2015-2018), Grenoble (2018-2019), Bastia (2021-2022), Rousset (depuis 2022).

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