Publié le 13/02/2024

Cyril Missonnier, 31 ans, rattaché au club de Septèmes-Consolat (District de Provence), évolue sur les terrains, le sifflet à la bouche malgré son handicap qui ne le freine pas dans sa vocation d’arbitre et de sportif. 

Quel est votre parcours ? Peut-être de joueur au préalable ?

J’ai effectivement été joueur pendant quelques années et je suis un grand fan de foot. Je voulais continuer à avoir un lien avec le football et être au milieu de l’action et c’est ainsi que je suis devenu arbitre. 

Malgré le handicap qui vous empêche d’entendre et de vous exprimer comme vous le souhaiteriez ?

Oui. J’ai des amis malentendants qui sont également arbitres et je suis allé les voir lors de leurs matches. Cela m’a donné envie de développer le nombre de personnes qui rendent l’arbitrage accessible.

Comment avez-vous été formé à l’arbitrage ?

J’ai suivi, dans un premier temps, une formation de trois jours au District de Provence avec Jacques Clavet (ancien responsable des arbitres du District) dans un cursus traditionnel (Formation Initiale des Arbitres) avant de poursuivre mon apprentissage sur le terrain.

Au stade et sur le terrain, comment vous faites-vous comprendre ?

Un arbitre n’est pas là pour parler mais pour contrôler le match et protéger la santé des joueurs et joueuses alors, s’il faut parler pour calmer les tensions, je parle, sinon il y a les cartons ! 

Le fait de ne pas entendre de sons dans le match est-il un problème pour arbitrer ?

Peut-être pour les insultes lancées dans mon dos mais jusqu’à présent je n’ai pas eu ce souci et espérons que cela dure ! 

Est-ce finalement un avantage de ne pas entendre les éventuelles plaintes des joueurs, entraîneurs ou dirigeants, et du public ?

Un avantage de ne pas entendre, afin de garder son sang-froid et de ne pas être perturbé, oui c’est un gros avantage ! Les joueurs et les dirigeants savent que ça ne sert à rien de m’apostropher, et s’ils ont quelque chose à vraiment me réclamer, je viens les voir et ça se passe généralement très bien. 

Quelles sont vos ambitions dans l’arbitrage ?

Aller le plus loin possible jusqu’au niveau que la Fédération puisse me permettre. 

Vous avez été correspondant du Club Sportif des Sourds de Montpellier. Connaissez-vous d’autres arbitres malentendants proches de vous ?

Oui dans le District de Provence, nous sommes trois arbitres malentendants. 

Avez-vous un modèle d’arbitre ?

Le grand Pierluigi Collina ! 

Hervé GALAND

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