NOVEMBRE 2021 : PAUL MURINO, LA PASSION AU COEUR

Publié le 29/11/2021

Nous vous proposons de découvrir, mensuellement, une personnalité locale dans le cadre de l’opération « Bénévole du Mois ». Troisième chapitre avec Paul Murino, Président de l’Etoile Sportive Saint-Zacharienne (Var).

Avez-vous été joueur avant de devenir dirigeant ?

Oui, jeune, j’ai joué à la Mutuelle Sports, club du quartier du Panier de Marseille où j’avais l’ancien buteur suédois de l’OM comme entraîneur : le célèbre Gunnar Andersson (recordman avec 194 buts sous le maillot olympien) qui a mal fini, esseulé dans la rue. Ensuite j’ai évolué au Cercle Sportif Municipaux. Mais des fractures du coude, de la clavicule, de l’avant-bras et de la main, lors d’un tournoi de sixte, m’ont laissé sur le carreau.   

Comment votre carrière s’est-elle ensuite orientée ?

Dans un premier temps, j’ai été éducateur de jeunes puis je me suis orienté vers une carrière de dirigeant en devenant secrétaire général de Saint-Zacharie. Un jour, au sortir d’une réunion de la Commission d’Appel, le Président de la Ligue d’alors, Jacques Bistagne, m’avait demandé de rejoindre le District du Var pour travailler aux côtés du Président Pierre Coulomb. C’est comme cela que je suis resté une douzaine d’années au comité directeur du District et aux commissions Championnats et Délégués. Ensuite, je suis revenu au club. Au début, je ne souhaitais pas replonger mais on avait insisté et c’est ainsi que j’ai, à nouveau, apporté ma pierre à l’édifice en œuvrant pour la jeunesse. Pas facile d’autant qu’avec mon métier, ça n’a jamais été toujours évident (marin au service du pilotage au port).

Quel est votre regard sur le football d’aujourd’hui ?

La passion est toujours là mais je trouve que le foot se dégrade. Ce n’est plus le même, il y a trop d’argent même au niveau amateur et les mentalités n’ont pas toujours évolué dans le bon sens. En revanche, je trouve que l’arbitrage s’est amélioré. Les arbitres sont mieux préparés, plus aguerris, ils ont plus de « cervelle » sur le terrain. J’aime bien. Les Commissions sont, par ailleurs, devenues plus sévères envers les énergumènes qui polluent les matches. Ce que j’apprécie également, ce sont les moments autour de la rencontre. Mon but est que l’équipe adverse se sente comme chez elle, cela veut dire que je suis pointilleux sur les protocoles d’avant et d’après-match. La collation générale doit toujours être un bon moment, même en cas de défaite.  

Comment se déroule la saison avec votre équipe première en Régional 1 ?

On vit notre quatrième saison au niveau Ligue et il faut savoir que nous n’avions enregistré que deux défaites sur notre terrain en quatre ans ! Cette année, c’est plus dur (l’équipe est actuellement à la 14ème place et a été éliminée par Aubagne au 4ème tour de la Coupe de France). On a voulu changer notre fusil d’épaule. Erreur ! Avant, on s’appuyait toujours sur un bloc de jeunes entourés de très bons joueurs plus âgés et plus expérimentés et, cette saison, on a encore rajeuni l’équipe et ça mort moins. Les résultats ne sont pas ceux qui étaient escomptés et il va falloir rapidement rétablir la situation.

Qu’en est-il des installations ?

Saint-Zacharie est un village de 5 à 6000 habitants seulement. La mairie, dirigée par Jean-Jacques Coulomb, qui a pris la succession de son père, ancien Président du District, participe à la bonne tenue du stade. On a, peu à peu, amélioré les installations (vestiaires) et il va probablement falloir changer la pelouse. C’est important pour le niveau Ligue.

Un dernier mot sur le bénévolat ?

Le bénévolat ? Il n’y en a presque plus ! Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes disponibles. Même pour l’accompagnement des équipes, on éprouve des difficultés. Récemment, on a dû être forfait en U10 à Saverne. C’est vraiment regrettable. Je peux compter sur un noyau dur de quatre personnes seulement et pour le reste, c’est compliqué. De nos jours, trouver des gens compétents pour être présents tous les week-ends ou presque, ce n’est pas évident. Pourtant les bénévoles sont indispensables à la bonne marche des clubs. Sans eux, ils sont en danger !

Un souvenir marquant

« J’ai beaucoup de souvenirs mais l’un d’entre eux m’a particulièrement marqué. On avait invité deux clubs croates, Dubrovnik et Split, lors d’un tournoi de pupilles (9-10 ans), alors que la Croatie était en guerre au début des années 90. On avait aussi invité l’OM, accompagné par l’international croate Alen Boksic comme représentant, et d’autres formations espagnoles, belges, italiennes. Pour l’organisation, nous avions demandé, à l’avance en avril, la liste des joueurs pour les placer dans les familles d’accueil durant le tournoi. Et lorsque les équipes sont arrivées en juin à la Pentecôte… il manquait trois jeunes dans les équipes croates. Entretemps, ils avaient été tués, victimes de la guerre ! On avait fait une collecte dans le village et le car croate était reparti chargé à bloc de matériel et de maillots donnés par Bernard Tapie. Cette histoire nous avait bouleversés ! »

BÉNÉVOLE DU MOIS

SEPTEMBRE 2021 : Sabri DHAOUADI (Endoume Marseille / Provence)

OCTOBRE 2021 : Karine PELLOUX (Veynes-Serres / Alpes)

Par Hervé Galand

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