OPÉRATION BÉNÉVOLE DU MOIS

Publié le 06/07/2017

Nul n’est irremplaçable… sauf lui, peut-être ! Omar Keddadouche est à l’ASC Vivaux Sauvagère Xe ce que le ballon est au football : indispensable. Coup de projecteur sur notre bénévole du mois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De sa jeunesse passée entre Pont-de-Vivaux et La Sauvagère, il s’en est fait un destin. Aussi, lorsque son club de toujours doit mettre la clé sous la porte courant 2011, son sang ne fait qu’un tour : Vivaux Marronniers Sports est mort, vive l’ASC Vivaux Sauvagère Xe qu’il créée dans la seconde à l’aide d’une poignée de bénévoles et de commerçants. Et moitié moins d’euros.

« Le club avait mauvaise presse, on n’avait pas le droit aux subventions la 1ère année » se rappelle-t-il. Qu’importe ! Animé d’une motivation sans faille et d’une passion inoxydable, Omar Keddadouche va réussir le tour de force de trouver de quoi acheter des ballons, quelques chasubles… et faire décoller son club.

Six ans plus tard, la réussite est avérée : « L’an passé le club a affiché 450 licenciés ! (…) Sportivement, on a encore beaucoup de choses à faire car nous avons l’ambition de jouer au niveau Ligue mais socialement, avec le retour d’une certaine paix et une bonne image du club, c’est déjà un succès ! » Socialement, le mot est lâché.

L’ancien joueur, l’ex-entraîneur a la passion du ballon rond. Mais pas seulement. L’homme a aussi des valeurs. « Moi j’ai un très gros avantage, narre-t-il, c’est que j’ai été un petit joueur abonné aux petites équipes. Vous savez ces équipes niveau 3 ou 4, on était délaissés, les dernières roues du carrosse. Et j’ai gardé ces frustrations, ces vexations du quotidien. Aujourd’hui, je sais très bien ce qu’il y a dans la tête d’un enfant qui se retrouve dans le même cas. Et chez moi, du coup, pas de ça ! »

Concrètement, à Vivaux, l’équipe 4 est traitée comme la 1, les remplaçants accueillis comme les titulaires. « Tout le monde est logé à la même enseigne, avec le même équipement et surtout, les mêmes valeurs inculquées. »

« Ça a un coût mais ça n’a pas de prix ! »

Le Respect. Le partage. L’échange. La fidélité. Pas que de vains mots. De vagues concepts. Sous l’impulsion de son président multicartes, le club multiplie les opérations caritatives, met en place des aides scolaires gratuites pour les minots et le local du club à dispo pour les anniversaires, un comité des fêtes pour Noël…

Ici, les bénévoles font tout. Et il se félicite d’en avoir des vrais. Pourquoi, il en existe des faux ? « Non, simplement tout le monde à Marseille sait qu’ici il n’y a pas d’argent. Les bénévoles de Vivaux, ils paient leur essence, leur téléphone. Ils viennent en connaissance de cause. »

Foot et social sont deux termes indissociables pour Omar Keddadouche (« si tu n’as pas de valeurs, le football n’apporte rien ! »). Son truc, c’est d’effacer le besoin pour créer l’envie. On se croirait presque dans une chanson de Balavoine. Mais lui, il bat la morosité. Il parle de petite revanche, inventerait presque le concept de frustration positive. Et ça marche.

Sa popularité en témoigne, son ascension médiatique aussi. Mais il n’en a cure.  Si elles peuvent l’aider à avancer, à gagner des combats « tant mieux, car j’ai de bons rapports avec les institutionnels, avec la presse. Si en revanche c’est juste pour être sur la photo… »

L’homme fonce sans s‘arrêter. Point de lassitude ? « Je suis comme Obélix, tombé tout petit dans la marmite. Certes, le comportement de certains parents, de quelques éducateurs me rend malade parfois, mais bon. »

Omar Keddadouche profite de notre appel pour nous annoncer avec fierté qu’un courrier de la FFF lui a donné, la veille, le feu vert pour l’acquisition d’un mini-van dans le cadre de son projet Horizon Bleu.

Il se bat et gagne, encore et toujours. « Ça a un coût mais ça n’a pas de prix » conclut-il. Au sens des affaires, accordons-lui également celui de la formule.

 

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