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Seconde partie de l’entretien avec Laurent Mouret, Directeur Technique Régional, qui évoque notamment la formation de cadres, les championnats et clubs régionaux, et les missions de l’Equipe Technique Régionale.

La formation de cadres est-elle l’une des priorités de travail ?

La formation de cadres est depuis quelques années sur les bons rails et demeure une priorité. Nous avons enfin réussi à étoffer notre offre de formation continue (appelée recyclage), ce qui constituait un objectif. Les formations de responsable technique ou d’habiletés mentales ont été appréciées par les stagiaires. L’arrivée de Nicolas Dubois à la Ligue a boosté l’ensemble des projets sur la formation (nous reviendrons ultérieurement sur ce thème avec le responsable de la formation technique).

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres ?

Nous avons réalisé un diagnostic complet de notre action dans le domaine de la formation pour constater que plus de 1500 attestations de formation étaient délivrées dans notre Ligue, par l’ensemble des Districts, pour une activité de plus de 300 jours par an consacrés à la formation sur tout le territoire. Les collègues CTD en charge de la formation ont tous mesuré l’importance de ce domaine et les clubs aussi. Nous y associons également l’aide à la formation qui est nécessaire pour inciter les clubs et éducateurs à y participer. Enfin, la formation va aussi évoluer puisque l’ensemble des sessions, au niveau Ligue, va être effectué au CREPS d’Aix en Provence. Cela facilitera les déplacements de nos stagiaires et contribuera à réduire les inégalités territoriales.

Quelle est l’implication de la DTR dans les événements nationaux (Equipes de France, phase finale U19F, Futsal…).

Notre objectif est d’améliorer le foot. Cela passe par une réflexion et des projets sur la pratique, mais aussi par l’action et la promotion de notre discipline. Tous les évènements nationaux nous concernent, et particulièrement ceux organisés sur notre territoire. Cette saison, nous nous sommes impliqués avec plaisir sur le match international Féminin France-Italie à Marseille en proposant le Défi-Coupe pour les U14 et U17 Féminines. Cela a été un grand plaisir car on nous a demandé d’organiser quelque chose en nous laissant une totale liberté ! On s’est « éclaté » à concevoir cette action, mais aussi à l’animer et à la partager avec les clubs. Nous avons aussi mis en place, suite à une demande fédérale, une formation de deux semaines pour 40 enseignants chinois. Il a fallu organiser et animer cette formation, se coordonner avec les traducteurs, trouver les lieux de formation, de restauration… Quand on peut faire des actions, on est toujours heureux, car nous sommes des éducateurs passionnés, et on aime les défis !

Votre appréciation sur l’Equipe Technique Régionale ?

On ne doit pas être trop mauvais, car nous sommes plusieurs à être sollicités sur des missions nationales… Michel Berbèche dans un groupe de travail DTN sur l’observation des pratiques, Laurent Lauzun, Stéphane François, et Denis Moutier opérationnels au sein de staffs d’équipes de France de Jeunes, Nicolas Dubois sur les Groupes de Travail Formation, et je suis, pour ma part, affecté au décryptage d’adversaires de l’Equipe de France… Il y a également de la compétence dans chaque District !

Comment, selon vous, doit fonctionner une ETR ?

Mon idée est que chacun se sente bien pour mettre en place des projets structurants pour le football. J’essaie de faire réfléchir les membres de mon équipe sur la direction à prendre pour améliorer le foot et le niveau de nos joueurs ! Tout le monde doit raisonner ainsi et les instances doivent nous mettre dans les meilleures conditions pour cela. C’est la logique du sport : rester compétitifs, car le football français l’est, mais penser à se moderniser pour avoir un temps d’avance sur les autres !

Un mot sur le niveau technique de nos championnats régionaux ?

Pour voir souvent des matchs de jeune, on ne peut pas être vraiment satisfait. Même si cela semble s’améliorer puisqu’une majorité d’éducateurs ont compris qu’en faisant jouer les joueurs, en les obligeant à prendre des risques, ils allaient progresser ! Nous le savons, entreprendre et essayer permettent de progresser. Et l’erreur fait partie de cet apprentissage. Ensuite, sur les intentions de jeu, l’enjeu prend encore parfois le dessus ! Nous allons ainsi mener une réflexion pour réformer ces championnats de jeunes en permettant des accessions par génération et en limitant les écarts physiques avec, peut-être, des championnats sur une année d’âge.

Quelles sont les grandes lignes pour la prochaine saison ?

Notre ligne de conduite est de réfléchir toujours à l’amélioration des joueurs. Tout ce que nous entreprenons en ETR Méditerranée a pour objectif d’améliorer les joueurs. Ainsi, les dispositifs leur permettant de pratiquer plus et dans de meilleures conditions sont essentiels. Nous poursuivrons notre objectif de mieux détecter les bons profils, de développer les sections sportives scolaires. Une réflexion sera menée sur le poste de Gardien de But pour améliorer les profils et leurs entraîneurs.

Avec en corollaire la formation des éducateurs ?

Oui bien sûr. La formation des éducateurs est essentielle, car ce sont eux, dans les clubs, qui vont former au quotidien les joueurs. Nous mettons en place un premier BMF Apprentissage concernant 20 stagiaires de tout club de la région, nous allons continuer à étoffer nos formations continues, et nous souhaitons préparer les candidats méditerranéens au DES, car ils permettront d’élever le niveau de compétences des éducateurs.

Un souhait pour nos clubs méditerranéens ?

Notre grande préoccupation à ce jour, et notre priorité pour les saisons à venir, est la structuration de nos clubs. Un club bien structuré accueillant bien les joueurs, les fidélisant, permettra de les faire progresser. L’ensemble des Conseillers Techniques va se mobiliser sur cet aspect qui permettra aux clubs de se structurer en mettant en place un projet associatif, éducatif et sportif pour assurer leur pérennité. Car on constate que nos clubs « haut niveau amateur » ne s’alimentent pas ou très peu avec leurs propres joueurs ! Enfin le dernier domaine à évoquer, que l’on doit sans cesse améliorer, est l’offre de pratique avec un Football d’Animation mieux encadré, plus ludique, plus diversifié… On a avancé, mais on est encore « petit bras » dans ce que l’on propose. Et nous devons réfléchir à une offre de pratique loisir, pour permettre au plus grand nombre de pratiquer le foot et s’y épanouir !

Entretien avec le Directeur Technique Régional de la Ligue Méditerranée, Laurent Mouret, qui dresse le bilan de l’exercice 2017-2018, particulièrement dense, et fixe les objectifs à atteindre dans les prochains mois (1ère partie).

Quel est le bilan général de cette saison ?

Le bilan est satisfaisant dans l’ensemble car les missions ont été menées et les objectifs fixés ont été atteints ! Mais dans mon rôle, on est toujours en train de regarder ce qui n’a pas été parfait avec pour objectif d’améliorer. Et on doit toujours chercher à s’améliorer, c’est le message que je fais passer à mes collègues Conseillers Techniques !

En entrant dans le détail, qu’en est-il des sélections régionales ?

L’objectif fixé était de se donner plus de temps pour mieux voir les joueurs, pour être plus précis dans nos observations, mais également pour transmettre des messages tactiques, techniques, mentaux complémentaires à ceux donnés en club. De ce côté-là, le bilan est très bon. Par exemple, les stages régionaux U13 ont permis de voir plus de 100 joueurs, sur deux jours de stage, après avoir les avoir vus en phase départementale ! Notre connaissance sur chaque joueur est ainsi plus fine. Ces stages ont également permis de rencontrer les parents et accompagnateurs pour présenter notre action, nos critères d’observation, expliquer le fonctionnement de la détection du football français, et répondre à leurs questions.

Et en ce qui concerne les U14 et U15…

Pour les U14, nous avons mis en place des Centres de Perfectionnement pour permettre un meilleur suivi des joueurs vus en U13, car le passage au foot à 11 est toujours délicat pour certains. On se doit de suivre ces bons profils repérés dans le foot à 8. Pour les U15 Garçons, il y avait une nouveauté avec les U15 Avenir. C’est une démarche très intéressante, car cela oblige à avoir un regard sur des profils particuliers, donc à détecter des qualités pas forcément arrivées à maturité !

Votre regard sur les Inter-Ligues U15 justement ?

En termes de résultats dans les Inter-Ligues, cela a été plus difficile… Mais c’est parce que les autres Ligues ont grossi (ndlr : suite à la fusion des Ligues liée au nouveau découpage territorial) ! Plus sérieusement, on a toujours envie de gagner nos matchs, mais on veille à la promotion des joueurs et joueuses. Donc sur certaines rencontres, on essaie de mettre les joueurs et joueuses dans des postes leur permettant de se mettre en valeur parfois au détriment du résultat de l’équipe. Nous sommes par ailleurs satisfaits des garçons qui sont allés en stage national, mais un peu déçus par le faible nombre de filles convoquées à Clairefontaine.

Un mot sur le Pôle Espoirs d’Aix-en-Provence…

Le Pôle Espoirs est dans une démarche d’excellence, de haut niveau. Cela marche très bien. Cette réussite est due, selon moi, à une volonté commune de l’ensemble des acteurs autour du Pôle (Ligue, DTN, Collège) pour que ça marche, et bien entendu à la compétence de son responsable, Denis Moutier, et de son équipe qui donnent envie à tout le monde de bien faire fonctionner la structure.

Quel est votre ressenti sur les Journées Régionales ?

Un travail a été mené en fin de saison par Michel Berbèche, responsable de ce domaine avec les collègues CTD en charge du Développement et de l’Animation des Pratiques. L’esprit est là, il faut le maintenir mais le format de la Journée Régionale U11 et de la Journée des Ecoles de Football Féminines est à repenser, à moderniser.

Le Festival U13, pour sa part, a des spécificités et un cahier des charges à respecter…

Effectivement, pour le Festival U13, c’est un peu différent car le format est national. Il faut accroître la communication auprès des participants et accompagnateurs pour faire comprendre l’esprit de cette journée. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des choses à améliorer sur cette journée, ce que nous faisons remonter au niveau national, mais l’esprit est à conserver ! Parce que l’enjeu de ces journées du Football d’Animation est très fort. Dans la formation de nos joueurs, nous sommes convaincus que l’apprentissage et la progression du joueur passent par un climat serein autour des rencontres, mais aussi par le développement des compétences techniques individuelles. D’où le cumul de points sur des matchs, des tests techniques, mais aussi des quiz sur les règles de jeu et règles de vie essentielles pour l’éducation des jeunes, et des bons footballeurs. Ceux qui ne mesurent pas cet enjeu ont, selon moi, du retard.

(Seconde partie de l’interview à découvrir ultérieurement)