THOMAS MARTINI (MONACO FÉMININES) : « ENGAGEZ-VOUS ! »

Publié le 11/03/2021

Responsable du développement de l’ASMF et membre de la Commission Régionale de Féminisation de la Ligue, Thomas Martini dévoile ses convictions et sa passion pour le football féminin !

Vous faites partie depuis plusieurs saisons déjà de la CRF. Quelles ont été vos motivations pour l’intégrer ?

Ma motivation a été dans un premier temps de prendre part à la réflexion sur le développement du football féminin, en parallèle du projet que nous mettions en place pour le club. Par la suite, je pense qu’il est important pour les clubs de s’impliquer dans les institutions afin de faire porter la voix du terrain dans les Commissions.

Qu’est-ce qui vous fait continuer ? Et ne vous sentez-vous pas trop seul ?

Il est naturel pour moi de continuer au sein de cette Commission qui a un rôle important à jouer dans la croissance de l’activité dans notre région. Sinon, tout va bien, je ne me sens pas trop seul mais je pense qu’il serait important que d’autres hommes s’impliquent également !

Qu’aimeriez-vous dire aux personnes, hommes ou femmes, investies, qui n’osent pas se licencier dans un club ?

Je pense que toute personne peut apporter sa pierre à l’édifice dans un club, il ne faut donc pas avoir peur de poser les questions et de découvrir les multiples possibilités d’actions dans un club. Allez-y, foncez !

Pourquoi avoir choisi de vous investir dans le foot féminin ? Est-ce un choix « par défaut » ?

Un concours de circonstances avec une arrivée sur le marché du travail à la fin de mes études et la volonté de prendre de l’expérience au sein d’un club familial, où j’ai eu la possibilité de pouvoir créer une stratégie de A à Z. Le dynamisme du football féminin et le challenge sont des éléments qui m’ont décidé à m’investir.

En quelques mots, quelle est votre fonction au sein de l’AS Monaco Féminin ?

Ma fonction de Responsable du Développement m’amène à travailler de manière transversale sur tous les domaines du club. Cela va de la partie administrative et comptable du club au sportif, en passant par la stratégie commerciale et la communication. Je suis le seul salarié à ce jour dans la structure.

Quels exemples de projets en faveur de la pratique féminine et de la féminisation, avez-vous menés au sein de l’ASMF ?

Notre club est une entité 100% féminine, toutes les actions au club ont été mises en place pour améliorer les conditions d’entraînements de nos licenciées. Nous souhaitons amener des conditions équivalentes à celles que peuvent connaître les clubs masculins, même si aujourd’hui, il existe encore une très grande inégalité. Certains projets résultent d’une volonté d’inclure le club dans des actions sociétales (partenariats avec le Comité des Droits de Femmes de Monaco, Peace and Sport, la fondation Flavien qui lutte contre le cancer pédiatrique), sans oublier nos actions durant Octobre Rose et Pink Riboon sur Monaco.

Vous travaillez avec des hommes et des femmes au sein de votre club, dans les instances, Y voyez-vous une différence dans le relationnel ?

Non, pour ma part il n’y a pas de différence car nous avançons tous dans un projet commun et dans un but commun. Malheureusement, je sais que ce n’est pas le cas dans tous les clubs où il existe une opposition entre la partie masculine et féminine.

Justement pour vous, quelle est la meilleure façon de manager ces bénévoles femmes et hommes ?

La clé réside dans une faculté à fédérer et à valoriser les actions des bénévoles, il faut savoir les impliquer et leur laisser la possibilité de trouver leurs places dans les actions proposées. La notion d’autonomie pour eux est également très importante.

Quelles évolutions à moyen ou long terme, aimeriez-vous pour le football féminin et la Commission de féminisation ? Ou pour la féminisation du football ?

Bien évidemment, ce qui serait le plus profitable au football féminin, ce serait d’avoir les mêmes moyens et la même considération que le football masculin, mais nous voyons cette année que même sur des compétitions fédérales, comme la Coupe de France, nous assistons à une inégalité qui ne se base sur aucun fondement et qui est préjudiciable pour nos joueuses. La Commission de féminisation doit continuer son action auprès des dirigeantes et des clubs pour amener une évolution du nombre de femmes présentes dans les encadrements. À moyen terme, il faut aussi accompagner davantage les clubs sur les sections sportives et /ou les centres de formation féminin. Des actions de développement au niveau District doivent être repensées comme une mutualisation entre clubs sur ces dispositifs.

Quel est votre meilleur souvenir depuis vos prises de fonctions en club et en Commission ?

Il est difficile de prendre du recul sur les actions mises en place depuis 2015, mais la plus grande récompense pour moi est de constater une augmentation de 300% de licenciées entre le début du projet et aujourd’hui (50 à 150) et de pouvoir compter sur une école de football qui dépasse les 30 licenciées. Je n’oublie pas les résultats de nos équipes qui ont toujours su faire mieux d’année en année depuis 2015 : une position de barragiste pour la D2 lors de l’arrêt de la saison 2019/2020, des épopées historiques en Coupe de France et une victoire en Coupe Côte d’Azur lors de la dernière édition qui a pu aller à son terme. Tous les voyants sont au vert malgré les deux dernières saisons sportives compliquées que nous vivons.

Pour finir, à vous le mot de la fin ?

Tout d’abord, je remercie la commission pour cette interview et pour les échanges fructueux que nous avons depuis plusieurs années. Et je remercie aussi toutes les personnes au sein du club, des entraîneurs de toutes les catégories au président, qui s’engagent au quotidien pour le développement du football féminin.

COMMISSION RÉGIONALE DE FÉMINISATION

Présidente : Véronique LAINÉ / Membres : Laurence ARATA, Malika BENALI, Cathy DARDON, Sylvie ESPEL, Thomas MARTINI.

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